CASSEVILLE Fernand : Différence entre versions
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<blockquote>« L’attaque est déclenchée. Je reviens, attiré invinciblement vers l’endroit de la tranchée d’où doit sortir mon camarade. Il m’aperçoit. | <blockquote>« L’attaque est déclenchée. Je reviens, attiré invinciblement vers l’endroit de la tranchée d’où doit sortir mon camarade. Il m’aperçoit. | ||
- Regarde bien, tu vas voir comment on se sert d’un fusil-mitrailleur. | - Regarde bien, tu vas voir comment on se sert d’un fusil-mitrailleur. | ||
− | Nous nous étreignions d’un dernier regard. Ca y est | + | Nous nous étreignions d’un dernier regard. Ca y est, ils sont partis. Le parapet franchi, ils courent en s’abritant derrière les oliviers. Cinq mètres, dix mètres, vingt mètres. L’avance se poursuit, irrésistible. Je suis des yeux mon grand ami que j’ai fini par aimer comme un frère. Il s’accroupit en enfonçant dans la terre le support de son arme. Il tire imperturbablement, comme à l’exercice. |
− | Son courage tranquille, sous la rafale des balles fascistes, entraîne ses camarades. Il est | + | Son courage tranquille, sous la rafale des balles fascistes, entraîne ses camarades. Il est 8h45. Deux minutes qui m’ont paru des heures, se sont écoulées depuis le départ de la vague d’assaut. Casseville est allongé près d’un olivier, sa main droite étreint farouchement son cher fusil. Son corps est immobile, de cette immobilité sereine que, seule, peut donner la mort. Vers la tombée de la nuit, les brancardiers |
− | vont le chercher. Une unique balle l’a touché, à la face, il n’a pas souffert, la mort a été charitable, elle l’a surpris en plein combat sans qu’il s’en rende. Ses traits gardent une expression heureuse. | + | vont le chercher. Une unique balle l’a touché, à la face, il n’a pas souffert, la mort a été charitable, elle l’a surpris en plein combat sans qu’il s’en rende compte. Ses traits gardent une expression heureuse. |
Fernand Casseville, volontaire de la liberté, appartenant au bataillon du 6 février, 2° Compagnie, 3° section n'est plus. Mais son souvenir restera éternellement inscrit dans l’histoire des peuples qui luttent pour le bonheur et la liberté. » (pp 265-266)</blockquote> | Fernand Casseville, volontaire de la liberté, appartenant au bataillon du 6 février, 2° Compagnie, 3° section n'est plus. Mais son souvenir restera éternellement inscrit dans l’histoire des peuples qui luttent pour le bonheur et la liberté. » (pp 265-266)</blockquote> | ||
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<blockquote>« Le camarade Casseville, le fusil-mitrailleur de ma section est là étendu devant moi ; une balle l’a frappé dans la bouche, au moment même ou il me demandait des munitions pour son chargeur. » (p 258)</blockquote> | <blockquote>« Le camarade Casseville, le fusil-mitrailleur de ma section est là étendu devant moi ; une balle l’a frappé dans la bouche, au moment même ou il me demandait des munitions pour son chargeur. » (p 258)</blockquote> | ||
==Sources== | ==Sources== | ||
− | Nos combats contre le fascisme, Madrid, 1937 | + | ''Nos combats contre le fascisme'', Madrid, 1937. |
− | RGASPI (BDIC, Mfm 880/8, 545.6.1112) | + | RGASPI (BDIC, Mfm 880/8, 545.6.1112). |
− | [[Catégorie: Brigadistes]] [[Catégorie: Formation Militaire : Artillerie]] [[Catégorie: Paris]] [[Catégorie: Arrivée en Espagne: Février 1937]] [[Catégorie: 15e BI]] [[Catégorie: Morts]] | + | [[Catégorie: Brigadistes]] [[Catégorie: Formation Militaire : Artillerie]] [[Catégorie: Paris Ville]] [[Catégorie: Arrivée en Espagne: Février 1937]] [[Catégorie: 15e BI]] [[Catégorie: Morts]] |
Version actuelle datée du 19 février 2021 à 22:21
Fernand Casseville, a effectué son service militaire, comme soldat, dans l’Artillerie.
L’Espagne
Il est affecté, le 17 février 1937, au Bataillon Six-Février de la 15e BI.
Son camarade Etienne SACCO (voir sa biographie), commissaire politique, avec qui il a quitté Paris, fait le récit de sa mort, le 27 février 1937, lors de la bataille du Jarama, dans le livre Nos combats contre le fascisme :
« L’attaque est déclenchée. Je reviens, attiré invinciblement vers l’endroit de la tranchée d’où doit sortir mon camarade. Il m’aperçoit.
- Regarde bien, tu vas voir comment on se sert d’un fusil-mitrailleur.
Nous nous étreignions d’un dernier regard. Ca y est, ils sont partis. Le parapet franchi, ils courent en s’abritant derrière les oliviers. Cinq mètres, dix mètres, vingt mètres. L’avance se poursuit, irrésistible. Je suis des yeux mon grand ami que j’ai fini par aimer comme un frère. Il s’accroupit en enfonçant dans la terre le support de son arme. Il tire imperturbablement, comme à l’exercice.
Son courage tranquille, sous la rafale des balles fascistes, entraîne ses camarades. Il est 8h45. Deux minutes qui m’ont paru des heures, se sont écoulées depuis le départ de la vague d’assaut. Casseville est allongé près d’un olivier, sa main droite étreint farouchement son cher fusil. Son corps est immobile, de cette immobilité sereine que, seule, peut donner la mort. Vers la tombée de la nuit, les brancardiers vont le chercher. Une unique balle l’a touché, à la face, il n’a pas souffert, la mort a été charitable, elle l’a surpris en plein combat sans qu’il s’en rende compte. Ses traits gardent une expression heureuse.
Fernand Casseville, volontaire de la liberté, appartenant au bataillon du 6 février, 2° Compagnie, 3° section n'est plus. Mais son souvenir restera éternellement inscrit dans l’histoire des peuples qui luttent pour le bonheur et la liberté. » (pp 265-266)
Un autre volontaire, Hildesheim, conte également sa mort:
« Le camarade Casseville, le fusil-mitrailleur de ma section est là étendu devant moi ; une balle l’a frappé dans la bouche, au moment même ou il me demandait des munitions pour son chargeur. » (p 258)
Sources
Nos combats contre le fascisme, Madrid, 1937.
RGASPI (BDIC, Mfm 880/8, 545.6.1112).