MAGNAVAL Damien : Différence entre versions
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Damien Magnaval est né le 17 novembre 1904 à Gourdon-Murat (Corrèze) d'un couple de cultivateurs, Adrien et Joséphine. Son père était antifasciste | Damien Magnaval est né le 17 novembre 1904 à Gourdon-Murat (Corrèze) d'un couple de cultivateurs, Adrien et Joséphine. Son père était antifasciste | ||
− | Il a obtenu le Certificat d'Etudes Primaires et, quand il a eu 16 ans, | + | Il a obtenu le Certificat d'Etudes Primaires et, quand il a eu 16 ans, il est parti travailler dans une ferme, au Maroc, pendant deux ans, en compagnie d'un voisin auquel son père l'avait confié. |
En 1921, Damien va, avec un habitant de Gourdon-Murat, à Boutigny (Seine-et-Oise) pour se faire embaucher dans une carrière. | En 1921, Damien va, avec un habitant de Gourdon-Murat, à Boutigny (Seine-et-Oise) pour se faire embaucher dans une carrière. | ||
Il s'ouvre à la politique en 1923 par ses lectures et la fréquentation de camarades ayant une activité militante. Il se syndique alors à la CGT et au FSI et participe à tous les mouvements ouvriers à partir de cette date. | Il s'ouvre à la politique en 1923 par ses lectures et la fréquentation de camarades ayant une activité militante. Il se syndique alors à la CGT et au FSI et participe à tous les mouvements ouvriers à partir de cette date. | ||
− | Mobilisé en 1924 pour accomplir son service militaire, il est affecté au | + | Mobilisé en 1924 pour accomplir son service militaire, il est affecté au 126<sup>e</sup> Régiment d'Infanterie de Brives (Corrèze). Il suit le peloton de caporal avec la spécialité de mitrailleur. Lors de sa démobilisation, en 1925, il aura obtenu le grade de sergent. |
− | Rendu à la vie civile, il retourne en région parisienne et trouve un emploi de maçon- cimentier puis devient chauffeur de taxis en 1929. | + | Rendu à la vie civile, il retourne en région parisienne et trouve un emploi de maçon-cimentier puis devient chauffeur de taxis en 1929. |
C'est alors qu'il adhère au syndicat des cochers-chauffeurs CGT, devient membre de la commission exécutive et délégué de garage. | C'est alors qu'il adhère au syndicat des cochers-chauffeurs CGT, devient membre de la commission exécutive et délégué de garage. | ||
− | En 1932, il adhère au PCF à Paris ( | + | En 1932, il adhère au PCF à Paris (12<sup>e</sup> Rayon) puis à la cellule 1965 de la 10<sup>e</sup> section de la région Paris-ville. Cette adhésion est parrainée par Laurent Casanova adjoint de Maurice Thorez. Il deviendra secrétaire de cette cellule l'année suivante et membre du comité de Rayon. |
De par son engagement politique, il est lecteur de ''L'Humanité'', ''Regards'', ''La Correspondance Internationale'' et la presse du parti. Il cite quelques ouvrages tels ''Le Capital'', ''L'Economie politique'' de SEGAL, ''Le Matérialisme historique''. | De par son engagement politique, il est lecteur de ''L'Humanité'', ''Regards'', ''La Correspondance Internationale'' et la presse du parti. Il cite quelques ouvrages tels ''Le Capital'', ''L'Economie politique'' de SEGAL, ''Le Matérialisme historique''. | ||
Il écrit également quelques articles traitant de problèmes syndicaux dans ''Le Réveil des cochers'', organe du syndicat. | Il écrit également quelques articles traitant de problèmes syndicaux dans ''Le Réveil des cochers'', organe du syndicat. | ||
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En 1934 lors de la grève des chauffeurs, il se révèle être un bon organisateur et devient en 1935 secrétaire permanent du syndicat des cochers-chauffeurs CGT de la Seine, il sera réélu à ce poste en 1936. | En 1934 lors de la grève des chauffeurs, il se révèle être un bon organisateur et devient en 1935 secrétaire permanent du syndicat des cochers-chauffeurs CGT de la Seine, il sera réélu à ce poste en 1936. | ||
− | Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il était célibataire et demeurait 17, rue Saint-Louis-en-l'Ile à Paris ( | + | Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il était célibataire et demeurait 17, rue Saint-Louis-en-l'Ile à Paris (4<sup>e</sup>). |
==L'Espagne== | ==L'Espagne== | ||
− | Après avoir franchi illégalement la frontière (voir article [[Passage clandestin des Pyrénées]]) avec un groupe de volontaires, il rejoint [[Figueras]], via Massanet le 19 avril 1938 « pour vaincre le fascisme international ». | + | Après avoir franchi illégalement la frontière (voir article [[Passage clandestin des Pyrénées]]) avec un groupe de volontaires, il rejoint [[Figueras]], via Massanet, le 19 avril 1938 « pour vaincre le fascisme international ». |
− | Dans ce convoi figurent trois autres membres du syndicat des cochers-chauffeurs CGT ([[JOUBERT_Maurice|Maurice JOUBERT]], [[CHAMPEAUX_Lucien Alfred|Alfred Lucien CHAMPEAUX]] et [[LEROY_François|François LEROY]] (voir les biographies de ces volontaires). | + | Dans ce convoi figurent trois autres membres du syndicat des cochers-chauffeurs CGT ([[JOUBERT_Maurice|Maurice JOUBERT]], [[CHAMPEAUX_Lucien Alfred|Alfred Lucien CHAMPEAUX]] et [[LEROY_François|François LEROY]] (voir les biographies de ces volontaires). Le 21 du même mois, il rejoint le centre d'instruction d'Olot en Catalogne. |
− | Il est affecté à la Compagnie de mitrailleuses du Bataillon [[Commune de Paris]] de la 14<sup>e</sup> BI. | + | Il est ensuite affecté à la Compagnie de mitrailleuses du 1<sup>er</sup> Bataillon [[Commune de Paris]] de la 14<sup>e</sup> BI. |
Durant cette période, il adhère au [[PCE]] et a la responsabilité de Commissaire politique de Compagnie. | Durant cette période, il adhère au [[PCE]] et a la responsabilité de Commissaire politique de Compagnie. | ||
− | Lors de la Bataille de l'Ebre, il traverse le fleuve à la nage avec sa compagnie; blessé, il refuse d'être évacué et reprend sa place après 3 jours. Il trouve la mort le 22 septembre 1938. | + | Lors de la Bataille de l'Ebre, il traverse le fleuve à la nage avec sa compagnie ; blessé, il refuse d'être évacué et reprend sa place après 3 jours. Il trouve la mort le 22 septembre 1938. |
Damien Magnaval figure sur la liste « In Memoriam » « Honneur à la Mémoire de nos Héros », éditée par l'[[AVER]], (''Epopée d'Espagne'', page 197). | Damien Magnaval figure sur la liste « In Memoriam » « Honneur à la Mémoire de nos Héros », éditée par l'[[AVER]], (''Epopée d'Espagne'', page 197). | ||
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==Sources== | ==Sources== | ||
− | RGASPI (Moscou, F.545 Op.6 D.36 et D.1295) | + | RGASPI (Moscou, F.545. Op.2. D.303. - Op.6 D.36, D.1042 et D.1295) |
AVER ''Epopée d'Espagne'', Paris, 1956 | AVER ''Epopée d'Espagne'', Paris, 1956 | ||
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Eva Léger et Tiphaine Catalan, ''Les répercussions de la guerre d’Espagne en Limousin : des premiers échos à l’accueil des réfugiés,'' (pp 160-170, « Le front populaire en Limousin »), Limoges, les Ardents Editeurs, 2016. | Eva Léger et Tiphaine Catalan, ''Les répercussions de la guerre d’Espagne en Limousin : des premiers échos à l’accueil des réfugiés,'' (pp 160-170, « Le front populaire en Limousin »), Limoges, les Ardents Editeurs, 2016. | ||
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(1904-1938)
Damien Magnaval est né le 17 novembre 1904 à Gourdon-Murat (Corrèze) d'un couple de cultivateurs, Adrien et Joséphine. Son père était antifasciste
Il a obtenu le Certificat d'Etudes Primaires et, quand il a eu 16 ans, il est parti travailler dans une ferme, au Maroc, pendant deux ans, en compagnie d'un voisin auquel son père l'avait confié.
En 1921, Damien va, avec un habitant de Gourdon-Murat, à Boutigny (Seine-et-Oise) pour se faire embaucher dans une carrière.
Il s'ouvre à la politique en 1923 par ses lectures et la fréquentation de camarades ayant une activité militante. Il se syndique alors à la CGT et au FSI et participe à tous les mouvements ouvriers à partir de cette date. Mobilisé en 1924 pour accomplir son service militaire, il est affecté au 126e Régiment d'Infanterie de Brives (Corrèze). Il suit le peloton de caporal avec la spécialité de mitrailleur. Lors de sa démobilisation, en 1925, il aura obtenu le grade de sergent.
Rendu à la vie civile, il retourne en région parisienne et trouve un emploi de maçon-cimentier puis devient chauffeur de taxis en 1929. C'est alors qu'il adhère au syndicat des cochers-chauffeurs CGT, devient membre de la commission exécutive et délégué de garage. En 1932, il adhère au PCF à Paris (12e Rayon) puis à la cellule 1965 de la 10e section de la région Paris-ville. Cette adhésion est parrainée par Laurent Casanova adjoint de Maurice Thorez. Il deviendra secrétaire de cette cellule l'année suivante et membre du comité de Rayon. De par son engagement politique, il est lecteur de L'Humanité, Regards, La Correspondance Internationale et la presse du parti. Il cite quelques ouvrages tels Le Capital, L'Economie politique de SEGAL, Le Matérialisme historique. Il écrit également quelques articles traitant de problèmes syndicaux dans Le Réveil des cochers, organe du syndicat.
Son engagement social le fait adhérer au « Groupe central des originaires de la Corrèze à Paris » dont il devient membre de la commission de contrôle des adhérents.
Il est également membre du club sportif des cochers-chauffeurs, section aviation.
En 1934 lors de la grève des chauffeurs, il se révèle être un bon organisateur et devient en 1935 secrétaire permanent du syndicat des cochers-chauffeurs CGT de la Seine, il sera réélu à ce poste en 1936.
Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il était célibataire et demeurait 17, rue Saint-Louis-en-l'Ile à Paris (4e).
L'Espagne
Après avoir franchi illégalement la frontière (voir article Passage clandestin des Pyrénées) avec un groupe de volontaires, il rejoint Figueras, via Massanet, le 19 avril 1938 « pour vaincre le fascisme international ». Dans ce convoi figurent trois autres membres du syndicat des cochers-chauffeurs CGT (Maurice JOUBERT, Alfred Lucien CHAMPEAUX et François LEROY (voir les biographies de ces volontaires). Le 21 du même mois, il rejoint le centre d'instruction d'Olot en Catalogne.
Il est ensuite affecté à la Compagnie de mitrailleuses du 1er Bataillon Commune de Paris de la 14e BI. Durant cette période, il adhère au PCE et a la responsabilité de Commissaire politique de Compagnie.
Lors de la Bataille de l'Ebre, il traverse le fleuve à la nage avec sa compagnie ; blessé, il refuse d'être évacué et reprend sa place après 3 jours. Il trouve la mort le 22 septembre 1938.
Damien Magnaval figure sur la liste « In Memoriam » « Honneur à la Mémoire de nos Héros », éditée par l'AVER, (Epopée d'Espagne, page 197).
Une note renvoie à « Informe de la XIV Brigade, page 107 ».
Le syndicat des cochers-chauffeurs lui organisa un hommage solennel et, durant la seconde guerre mondiale, un camp de résistants FTP du secteur d'Ambrugeat (Corrèze) prit son nom.
Une stèle a été érigée à Gourdon-Murat, près de sa maison natale.
Sources
RGASPI (Moscou, F.545. Op.2. D.303. - Op.6 D.36, D.1042 et D.1295)
AVER Epopée d'Espagne, Paris, 1956
Eva Léger et Tiphaine Catalan, Les répercussions de la guerre d’Espagne en Limousin : des premiers échos à l’accueil des réfugiés, (pp 160-170, « Le front populaire en Limousin »), Limoges, les Ardents Editeurs, 2016.