CENSE Léon
Léon Robert Pierre Cense, fils de Benjamin Cense, ouvrier communiste, et d’Alice Legrand, est né le 28 février 1911 à Lapugnoy (Pas-de-Calais).
Après des études élémentaires, il est employé comme mineur de charbon dans le nord de la France et syndiqué à la CGT des mineurs de 1928 à 1930. En 1932, pendant un an, il effectue son service militaire, comme soldat, au 3e Régiment du Génie d’Arras.
Une fois démobilisé, il est employé comme cuisinier, responsable du restaurant de la coopérative ouvrière « La Famille Nouvelle », 28, rue de Ménilmontant à Paris (20e) qui emploie une vingtaine de personnes. Son salaire est de 1500 francs par mois. Syndiqué à la CGT des cuisiniers de Paris de 1930 à 1937, il devient membre de la commission de contrôle du syndicat et représentant de l’entreprise pendant 2 ans.
Membre du PCF depuis 1930, il suit les cours de l’école du parti. De 1934 à 1936, il occupe la fonction de secrétaire de cellule. Intéressé par les questions sociales « el provenir de la vida social », parlant espagnol, il adhère au SRI en 1928. Il participe aux manifestations antifascistes de 1934 et à toutes les autres manifestations.
Marié, père d’un enfant, il est domicilié 74, rue de l’Arbre sec à Gennevilliers (Seine).
L’Espagne
Léon Cense arrive en Espagne, illégalement, en voiture de Perpignan à Figueras, le 31 janvier 1937 avec l’aide du Comité d’aide au peuple espagnol pour « luchar contre el fascismo » (lutter contre le fascisme).
Affecté comme chef de poste de transmissions à la 15e BI, il est muté le 4 mars 1938 à la compagnie de mitrailleurs de la 14e BI. En juillet 1937, il est nommé sergent puis lieutenant en juillet 1938. Il prend part aux combats, notamment, sur Le front du Jarama, à la bataille de Brunete, et à celles de Belchite, Quinto, Fuentes de Ebro (Offensive républicaine sur Saragosse), Teruel, Tortosa (Offensive franquiste d’Aragon), Campredo et Corbera (Bataille de l’Ebre).
Le 13 septembre 1937, à Belchite, il est félicité par le chef de la 15e BI pour son action et en juillet 1938 par le chef de la 14e BI au motif qu’« a Campredo, blessé et voyant qu’il manque de cadre, ai refusé d’être évacué ».
Sur le formulaire de rapatriement non daté, il donne son opinion sur les 13 points Negrin qui sont pour lui « une très bonne politique ». Il juge celle du Front populaire « très bonne vu la situation internationale » et « juste et bonne parce que c’est une politique de paix ».
A la question que penses-tu des BI, de leur organisation politique et militaire et du rôle qu’elles ont joué en Espagne ? Il répond :
« c’est un travail qui demande du temps devant soi pour expliquer tout ça, mais je n’en pense que du bien et je suis fier d’avoir appartenu au BI ». Il précise qu’en Espagne « en politique, pratiquement je n’ai rien appris de plus que je savais mais militairement j’ai appris beaucoup ».
Affecté au parc auto d’Albacete, le 14 août 1938, il rédige sa biographie de militant pour son adhésion au PCE.
Une note de juillet 1938 non signée, fait état des caractéristiques suivantes le concernant «Capacidades y debilidades militares: Militar ninguna y Politica buena. moral y espiritu combativo : buena. Actitud en el frente: buena y en la retaguardia buena tambien. Trabajador ». (Aucune faiblesse militairement et bonnes capacités politiques. Bon moral et esprit combattif. Bonne attitude au front et à l’arrière aussi. Travailleur ».
A son retour en France, il a un travail assuré comme cuisinier à la coopérative « La Famille Nouvelle ».
Sources
RGASPI (BDIC, Mfm 880/9, 545.6.1115)