CHABROLIN Joseph

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Joseph Chabrolin est né le 8 décembre 1901 à Uchaud (Gard) dans une famille socialiste. Son père Joseph, était membre de la SFIO et son oncle Albert conseiller municipal SFIO à Uchaud.

Après des études primaires, il effectue son service militaire en 1921, pendant 26 mois comme mécanicien d’aviation au 9e SOA.

Chauffeur mécanicien, il est employé par l’arsenal de Toulon pour 5,25 francs de l’heure. Membre de la CGT de la métallurgie, il a participé en 1920 à la grève générale, en 1935 à des manifestations à Toulon et en 1936 aux manifestations et grèves à Marseille.

Depuis les années 1919-1920, il s’intéresse au mouvement prolétarien par ses lectures. En 1936, il adhère au PCF à Marseille et il est chargé de la propagande et de la vente de la presse. Lecteur de l’Humanité, Rouge Midi, et d’ouvrages de Lénine, Marx, Staline, Thorez et Cachin, il s’intéresse plus particulièrement aux questions sociales.

Marié, parlant espagnol, avant son départ pour l’Espagne, il était domicilié 110, rue de l’Olivier à Marseille (Bouches-du-Rhône).

L’Espagne

Joseph Chabrolin arrive en Espagne le 17 octobre 1936, illégalement, avec l’aide du PCF, pour lutter « contra el fascismo ».

Il est affecté comme chauffeur au parc auto d’Albacete. Du 22 février au 3 juillet 1937, il est affecté à la 15e BI puis du 4 juillet au 28 octobre au service central du courrier et enfin du 16 avril au 23 septembre 1938 à la 12e BI. Il aura été successivement chauffeur au ravitaillement en munitions, au service du courrier et ambulancier. Le 10 février 1937 il est nommé caporal.

Durant ses 12 mois passés au front, il a pris part du 22 décembre 1936 au 25 janvier 1937 aux combats de Lopera, du 22 février au 3 juillet 1937 aux combats sur le front du Jarama et du 15 avril au 23 septembre 1938 sur le front de l’Ebre.

Pour « avoir porté secours au civils » lors du bombardement du 19 février 1937 à Albacete, il est félicité par le commandant et par le commissaire politique de la brigade. En février 1938, à Albacete, il adhère au SRI (voir article Solidarité. A Madrid, il écrit un article dans un journal mural de bataillon ou de brigade. Blessé le 22 septembre 1938, à l’avant-bras gauche, lors de l’évacuation des blessés à Sierra de Caballs, il est hospitalisé à Olot du 25 septembre jusqu’au 16 octobre 1938 et à Moya du 17 octobre jusqu’à son retour en France.

Sur le formulaire de rapatriement, rédigé à l’hôpital de Moya, le 10 novembre 1938, il donne son opinion sur les 13 points du gouvernement d’Union nationale de Negrin

« la politique d’union nationale et la meilleur façon d’appeler à nous tous les espagnols en général à seul fin de pouvoir chasser l’envahisseur fasciste étranger ». « La politique de front populaire étant la base de l’union et la solidarité devrait servir d’exemple à toutes les masses ouvrières et libérales ».

Cette politique est juste et bonne car « c’est la seule qui est prouvé qu’elle peut nous donner la paix- la paix et la liberté. »

Sur le rôle des BI, il dit :

« elles ont joué le rôle d’exemple d’union malgré les différentes langues et tendances politiques ».

A la question « Qu’as-tu appris en Espagne ? », il répond

« la discipline la solidarité l’union de toutes les tendances politiques syndicales ou religieuses ».

La fiche d’appréciation, non datée, du parti sur ce volontaire indique qu’il « a accompli sa tache avec courage et abnégation ». « Bon militant, sa conduite est bonne et l’opinion de ses camarades à son sujet est bonne ».

Joseph Chabrolin n’est pas sûr de retrouver du travail de retour en France et il souhaite être rapatrié 110, rue de l’Olivier à Marseille.

Ce volontaire figure dans l’inventaire général des cartothèques de mai 1938, comme soldat, sous le n° 1038 et l’observation MBAO (voir BAO).

Sources

RGASPI (BDIC, Mfm 880/9, 545.6.1116) et (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 1038).‎