Passage de la frontière : Différence entre versions
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<blockquote>« Là [à Perpignan] nous sommes restés 24 heures avant de prendre le car qui nous emmenait en Espagne. Il faut dire que les douaniers n’étaient pas dupes, parce que les cars partaient régulièrement pleins pour rentrer vides. Mais ils faisaient semblant de fouiller le car, et de vérifier les papiers .» (Florence Gravas, Op. cité, p 49)</blockquote> | <blockquote>« Là [à Perpignan] nous sommes restés 24 heures avant de prendre le car qui nous emmenait en Espagne. Il faut dire que les douaniers n’étaient pas dupes, parce que les cars partaient régulièrement pleins pour rentrer vides. Mais ils faisaient semblant de fouiller le car, et de vérifier les papiers .» (Florence Gravas, Op. cité, p 49)</blockquote> | ||
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- Alors les gars, on y va ? Bonne chance, et ils saluent du poing, c'est l’avènement du Front Populaire. | - Alors les gars, on y va ? Bonne chance, et ils saluent du poing, c'est l’avènement du Front Populaire. |
Version actuelle datée du 30 avril 2021 à 10:48
Si les premiers volontaires, partis spontanément, sans soutien d’organisations, franchissent les postes frontaliers français sans problème, cela est différent du côté espagnol. Cela dépendra du bon vouloir des miliciens anarchistes qui contrôlent les postes frontières et qui n’hésitent pas à les renvoyer en France.
En octobre 1936, les premiers gros convois de volontaires (voir article Gare d’Austerlitz), organisés et encadrés par le PCF, entreront en Espagne, sans trop de difficultés.
Avec l'évolution de la politique, le passage de la frontière devient assez aléatoire. Cela dépend de qui contrôle le poste et de ses affinités idéologiques.
Voici le témoignage de Roger OSSART, qui passe la frontière fin novembre 1936 :
« A cette époque, la traversée se faisait dans des conditions relativement confortables, puisque l'on passait à pied, la nuit, à 300 ou 400 mètres des gardes frontières qui savaient très bien ce qui se passait. Là encore, de la discrétion était exigée – pas de chants, pas de cigarettes – afin de ne pas provoquer les autorités françaises : notre départ était toléré, mais il n'était pas questions de mettre le gouvernement de Front Populaire en difficulté par rapport à ses engagements de Londres. » (Florence Gravas, op. cité p 49)
et ceux de deux brigadistes partis en décembre 1936: Ferdinand Popelin :
« Là [à Perpignan] nous sommes restés 24 heures avant de prendre le car qui nous emmenait en Espagne. Il faut dire que les douaniers n’étaient pas dupes, parce que les cars partaient régulièrement pleins pour rentrer vides. Mais ils faisaient semblant de fouiller le car, et de vérifier les papiers .» (Florence Gravas, Op. cité, p 49)
et celui de René NOLOT qui, avec son ami Jacques ADUT, passe la frontière le 30 décembre 1936 :
« […], nous arrivons au Perthus. Des gardes mobiles s'approchent
- Alors les gars, on y va ? Bonne chance, et ils saluent du poing, c'est l’avènement du Front Populaire.
Ce sont les mêmes, qui deux mois plus tard, la frontière étant fermée tireront sur les copains qui veulent nous rejoindre. » René Nolot, (Op. Cité, page 2)
En effet, en décembre 1936, la France et la Grande-Bretagne présentent, au Comité de Non-Intervention, un projet pour interdire l'envoi de combattants étrangers en Espagne.
La résolution ayant été adoptée, une loi est soumise au parlement français.
Elle est votée par le parlement français, avec le vote favorable des députés communistes, le 21 janvier 1937. Les décrets d'application sont pris le 18 février.
Le 21 du même mois les frontières sont fermées aux Français et aux étrangers qui veulent rejoindre l' armée républicaine. Seuls les Espagnols résidents en France peuvent légalement passer la frontière.
Le PCF va, à partir de cette date organiser, des filières pour aller combattre en Espagne (Voir l' article Passage clandestin des Pyrénées).
De nombreux volontaires, surtout étrangers, car plus faciles à repérer, seront arrêtés et condamnés par des tribunaux français à des peines de prison.
Sources
Florence Gravas, Le sel de la terre, Ed Tirésias, Paris,1999 - René Nolot, 23 mois au Service de l'Espagne Républicaine, (tapuscrit conservé aux archives des Brigades Internationales à Moscou (RGASPI, référence F.545. Op.3. D.394)) - Carlos Serrano, L'enjeu espagnol, Editions Sociales, Paris, 1987.