CAMPAGNO Célestin
Célestin Campagno est né le 18 avril 1914 à Grasse (Alpes Maritimes). Ses parents, Louis Campagno et Louise Gazello sont ouvriers antifascistes.
Après des études primaires, il effectue son service militaire en 1935, pendant 18 mois au 62ème Régiment d’Artillerie Motorisé à Tunis.
Dès 1932, il est membre d’un comité antifasciste. Il participe aux manifestations antifascistes de février 1934 à Lyon. Membre des JC depuis 1929, il adhère au PC en janvier 1937 et devient secrétaire de la cellule de Villeurbanne pendant 6 mois. En 1937, il suit les cours de l’école du PCF pendant un mois. Lecteur de l’Humanité et de la Voix du Peuple, il s’intéresse à la vie et à l’action du parti dans le front populaire.
Chauffeur aux Chemins de fer de L’est de Lyon, qui emploient 3000 personnes, il gagne 1 100 francs par mois. Syndiqué CGT en 1936, il est secrétaire d’usine et effectue un travail de propagande.
Marié, parlant espagnol, il est domicilié 21, rue de Crémieux à Villeurbanne (Rhône)
L’Espagne
Après avoir franchi illégalement la frontière (voir article Passage clandestin des Pyrénées) avec un groupe de 49 volontaires, Celestin Campagno rejoint Figueras, via Massanet, le 10 décembre 1937, «pour abattre le fascisme ».
Soldat, il est affecté le 22 février 1938, comme chauffeur d’ambulance, au service sanitaire de la 14e BI (OJ n°300).
Il reste 9 mois au front et prend part notamment aux batailles de Caspe (voir Offensive franquiste d’Aragon, de l’Ebre et de Corbera (voir Bataille de l’Ebre). A Villanueva de la Jara, le 12 février 1938, il adhère au SRI (voir article Solidarité). Le 24 juin 1938, sur le front de Tortosa, il rédige sa biographie de militant pour son adhésion au PCE.
Sur le formulaire de rapatriement du 29 juin 1938, Célestin Campagno donne son opinion sur la politique de Negrin qu’il trouve juste
« [Negrin] veut l’indépendance de son pays et appliquer une politique purement espagnole, de plus son gouvernement d’union nationale est un exemple aux autres peuples que avec un gouvernement ou se tient toutes les tendances mais ou l’unité existe réellement on peut vaincre le fascisme ».
Célestin Campagno précise que
« le front populaire espagnol a mis en pratique son programme et a démontrer au monde entier qu’avec l’unité, un pays peut se défendre contre les trusts, les fauteurs de guerre et même contre les envahisseurs italo-allemands ».
La politique du Front Populaire en Espagne lui parait bonne et juste car elle est
«le rempart de la civilisation et aussi de la paix, du pain et de la liberté ».
Pour lui
« les brigades ont été l’âme de l’organisation de l’armée en Espagne. Et de plus ont démontrer que dans leurs rangs ils avaient toutes tendances mais elle n’avaient qu’un même but abattre le fascisme et c’est par leurs grandes discipline à l’arrière et au front et aussi la grande union qui existé, qui a permis d’arrêter le fascisme et de constituer l’armée populaire d’Espagne ».
Il dit également qu’il a
« « appris en Espagne que la cause politique et intimement lier avec la cause militaire et que cela a été une force morale indestructible car un peuple qui est en contact direct politiquement et pratiquement avec l’armée et indivisible. J’apporterai aux organisations la vérité de ce que j’ai vu en Espagne et mon aide la plus désintéressée pour continuer la lutte contre le fascisme en France ».
Le rapport non daté du commissaire politique Lucien BIGOURET (voir la biographie de ce volontaire) mentionne que « ce camarade s’est montré brave au front et a mérité l’estime de ses camarades pour sa bonne conduite ». Il ajoute que « sa participation politique au cours de la lutte a été assez bonne montrant toujours l’exemple à ses camarades au moment opportun et [qu’il] peut prendre une responsabilité au PC » Célestin Campagno est « discipliné, courageux, sérieux. Sa conduite personnelle est bonne. Il a l’estime de ses camarades ». Ce rapport comporte la mention manuscrite « très bon ».
Ce volontaire figure dans l’inventaire général des cartothèques du 5 mai 1938, comme soldat, sous le n° 747 et l’observation MBAO (voir BAO)
Sources
RGASPI (BDIC, Mfm 880/8, 545.6.1108) et (Moscou, F. 545. Op.3 D.369, Op.6 D.35, D.44, D.1043)
Delperrié de Bayac, Jacques Les brigades internationales, Fayard, 1968,