TURCHETTI Giuseppe "Pepino" : Différence entre versions
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D'origine italienne, Joseph Turchetti dit Pepino est né le 8 juin 1906 à Paris. | D'origine italienne, Joseph Turchetti dit Pepino est né le 8 juin 1906 à Paris. | ||
| − | Marié et père d'une fillette, | + | Marié et père d'une fillette, il demeurait avec sa famille 47, rue de Cronstadt à Paris (15<sup>e</sup>), lors de son départ pour l'Espagne. |
| − | Il | + | Il a dû faire partie d’un des premiers convois qui allaient jusqu’à Marseille. Avant d’embarquer pour l’Espagne il a envoyé une carte postale à ses parents. |
==L’Espagne== | ==L’Espagne== | ||
| − | Joseph Turchetti part pour l' Espagne le | + | Joseph Turchetti part pour l'Espagne le 23 octobre 1936. |
| − | Il est affecté à la 12e BI, | + | Il est affecté à la 12e<sup>e</sup> BI, 1<sup>er</sup> Bataillon. |
Nommé caporal, puis sergent et chef de section, il précise que « ce n’est pas pour les galons ». | Nommé caporal, puis sergent et chef de section, il précise que « ce n’est pas pour les galons ». | ||
| − | Dans les lettres qu’il adresse à sa famille, il évoque les motifs de sa venue en Espagne | + | Dans les lettres qu’il adresse à sa famille, il évoque les motifs de sa venue en Espagne : |
| − | <blockquote>« […] nous ne laisserons pas les fascistes tranquille tant que nous ne les repoussions à la mer pour qu’ils y restent. » (Lettre | + | <blockquote>« […] nous ne laisserons pas les fascistes tranquille tant que nous ne les repoussions à la mer pour qu’ils y restent. » (Lettre du 18 décembre 1936) |
« Ici nous combattons tous dans l’enthousiasme car maintenant nous approchons de la victoire finale bien que pour le moment nous ne combattons pas à armes égales mais nous avons tous le courage et l’idée de vaincre qui nous anime tous fera de nous les vainqueurs. | « Ici nous combattons tous dans l’enthousiasme car maintenant nous approchons de la victoire finale bien que pour le moment nous ne combattons pas à armes égales mais nous avons tous le courage et l’idée de vaincre qui nous anime tous fera de nous les vainqueurs. | ||
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Est-ce qu’à Paris l’on parle de nous et si Blum levait le blocus sur les armes, il n’aurait moins de morts à se reprocher car la politique qu’il suit actuellement, ici nous ne la comprenons pas car c’est presque faire alliance avec les fascistes internationaux.» (Lettre du 8 janvier 1938)</blockquote> | Est-ce qu’à Paris l’on parle de nous et si Blum levait le blocus sur les armes, il n’aurait moins de morts à se reprocher car la politique qu’il suit actuellement, ici nous ne la comprenons pas car c’est presque faire alliance avec les fascistes internationaux.» (Lettre du 8 janvier 1938)</blockquote> | ||
| − | + | Il évoque, de manière humoristique, sa transformation physique: | |
| − | <blockquote>« […] si vous me voyez en ce moment je suis mèconnaisable, j’ai une paire de moustache et un bouc pas naturellement comme le flic de la porte St Denis mais cela commence à faire quelque centimêtres » (Lettre du 1 janvier 1937)</blockquote> | + | <blockquote>« […] si vous me voyez en ce moment je suis mèconnaisable, j’ai une paire de moustache et un bouc pas naturellement comme le flic de la porte St Denis mais cela commence à faire quelque centimêtres ». (Lettre du 1 janvier 1937)</blockquote> |
| − | Dans sa dernière lettre du 29 janvier 1937, il exprime sa joie d’avoir des nouvelles et souligne la camaraderie qui règne dans la compagnie: | + | Dans sa dernière lettre du 29 janvier 1937, il exprime sa joie d’avoir des nouvelles et souligne la camaraderie qui règne dans la compagnie : |
<blockquote>« […] car recevoir des lettres qui nous viennes de Paris est toujours un petit bonheur et même quelques fois un camarade qui n’en reçois pas, nous arrivons par lui faire lire les notres et l’on devient encore plus camarade car il y en a qui commence à demander des nouvelles de la famille, si le gosse à Rosette est né ou même je crois qu’ils s’interreseraient plutôt de toi, car naturellement je leur ai dit que tu n’étais pas marié. »</blockquote> | <blockquote>« […] car recevoir des lettres qui nous viennes de Paris est toujours un petit bonheur et même quelques fois un camarade qui n’en reçois pas, nous arrivons par lui faire lire les notres et l’on devient encore plus camarade car il y en a qui commence à demander des nouvelles de la famille, si le gosse à Rosette est né ou même je crois qu’ils s’interreseraient plutôt de toi, car naturellement je leur ai dit que tu n’étais pas marié. »</blockquote> | ||
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Joseph Turchetti est tué le 14 février lors des combats du Jarama. | Joseph Turchetti est tué le 14 février lors des combats du Jarama. | ||
| − | + | Il figure sur la liste, "Honneur à la mémoire de nos héros", établie par l'AVER. | |
Son nom figure dans le livre ''La Spagna nel Nostro Cuore'' de l'Associazione Italiana Combattenti Volontari Antifascisti di Spagna (AICVAS). | Son nom figure dans le livre ''La Spagna nel Nostro Cuore'' de l'Associazione Italiana Combattenti Volontari Antifascisti di Spagna (AICVAS). | ||
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Version du 30 mai 2016 à 19:09
D'origine italienne, Joseph Turchetti dit Pepino est né le 8 juin 1906 à Paris.
Marié et père d'une fillette, il demeurait avec sa famille 47, rue de Cronstadt à Paris (15e), lors de son départ pour l'Espagne.
Il a dû faire partie d’un des premiers convois qui allaient jusqu’à Marseille. Avant d’embarquer pour l’Espagne il a envoyé une carte postale à ses parents.
L’Espagne
Joseph Turchetti part pour l'Espagne le 23 octobre 1936.
Il est affecté à la 12ee BI, 1er Bataillon.
Nommé caporal, puis sergent et chef de section, il précise que « ce n’est pas pour les galons ».
Dans les lettres qu’il adresse à sa famille, il évoque les motifs de sa venue en Espagne :
« […] nous ne laisserons pas les fascistes tranquille tant que nous ne les repoussions à la mer pour qu’ils y restent. » (Lettre du 18 décembre 1936)
« Ici nous combattons tous dans l’enthousiasme car maintenant nous approchons de la victoire finale bien que pour le moment nous ne combattons pas à armes égales mais nous avons tous le courage et l’idée de vaincre qui nous anime tous fera de nous les vainqueurs.
Est-ce qu’à Paris l’on parle de nous et si Blum levait le blocus sur les armes, il n’aurait moins de morts à se reprocher car la politique qu’il suit actuellement, ici nous ne la comprenons pas car c’est presque faire alliance avec les fascistes internationaux.» (Lettre du 8 janvier 1938)
Il évoque, de manière humoristique, sa transformation physique:
« […] si vous me voyez en ce moment je suis mèconnaisable, j’ai une paire de moustache et un bouc pas naturellement comme le flic de la porte St Denis mais cela commence à faire quelque centimêtres ». (Lettre du 1 janvier 1937)
Dans sa dernière lettre du 29 janvier 1937, il exprime sa joie d’avoir des nouvelles et souligne la camaraderie qui règne dans la compagnie :
« […] car recevoir des lettres qui nous viennes de Paris est toujours un petit bonheur et même quelques fois un camarade qui n’en reçois pas, nous arrivons par lui faire lire les notres et l’on devient encore plus camarade car il y en a qui commence à demander des nouvelles de la famille, si le gosse à Rosette est né ou même je crois qu’ils s’interreseraient plutôt de toi, car naturellement je leur ai dit que tu n’étais pas marié. »
Joseph Turchetti est tué le 14 février lors des combats du Jarama.
Il figure sur la liste, "Honneur à la mémoire de nos héros", établie par l'AVER.
Son nom figure dans le livre La Spagna nel Nostro Cuore de l'Associazione Italiana Combattenti Volontari Antifascisti di Spagna (AICVAS).
Sources
Correspondance : lettres adressées à sa famille, transmises par son petit-fils Alain Simon.
MRN (Archives Aver)
(Nous mettons les témoignages avec leurs mots, sans aucune correction ni modification).
