BESSON Félix Joseph

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Félix Besson est né le 9 novembre 1904 aux Arsures (Jura).

Après des études primaires, il est employé comme manœuvre. En 1925, il effectue son service militaire, comme soldat 2e classe, dans l’infanterie, pendant un an.

En 1927, il adhère à la CGTU.

Célibataire, avant son départ pour l’Espagne, il était domicilié 21, rue Diderot à Dijon. (Côte-d’Or)

L’Espagne

Félix Besson arrive en Espagne le 31 décembre 1936. Il est affecté le 21 janvier 1937 à la 3e Compagnie du Bataillon Henri Barbusse de la 14e BI comme chauffeur « ravitailleur du bataillon ».

Durant les 15 mois passés au front, il participe à toutes les batailles de la 14e BI (consulter la liste des batailles menées par la 14e BI dans la catégorie Brigade)

Félicité par ses chefs pour « bonne tenue dans les combats en Aragon » (Offensive franquiste d’Aragon), par le commandant de la Brigade en avril 38, il est nommé sergent le 20 de ce mois (OJ du 19 avril 1938).

Il est blessé deux fois, le 11 octobre 1937, suite à une erreur d’itinéraire en voiture [prés de] Guadarrama et le 25 juillet 1938, lors du Passage de l'Ebre devant Campredo où il est touché à la jambe gauche, au cou et à l’épaule. Il sera hospitalisé pendant 3 mois la 1e fois et 1 mois et demi la 2e dans divers hôpitaux, La Fuenfria, Colmenar Viejo, Madrid (hôpital n° 9), Tarragona, Barcelone (hôpital n° 11), Mataro, Vich.

A une date inconnue, il bénéficie d’une permission à Barcelone pendant 3 jours.

Le 8 novembre 1938, sur le formulaire de rapatriement, il indique qu’il veut se rendre à Saligney (Jura) et qu’il pense pouvoir retrouver du travail.

Il figure sur la liste des volontaires rapatriés le 12 novembre 1938 se rendant dans la Région Est, via Paris.

La Résistance

Dans sa lettre du 9 janvier 1944 à Georges COLOMBIER (voir la biographie de ce volontaire), Félix Besson, écrit

« pour nous deux, Bebert, Robert GREUSARD (voir la biographie de ce volontaire) c’est toujours la même chose on travaille beaucoup, on ne mange guère, on boit encore moins et on fume quatre jours par mois. Tu vois que la guerre nous aura ramené à la tempérance mais on se rattrapera…Nous avons juste été privilégié pour le froid. Il n’a pas encore neigé et il n’a pas fait plus de -12°. Heureusement car on a plus guère de calories à se mettre dans le ventre et pas beaucoup à se mettre sur le dos. Enfin on va vers le beau temps et le bon bout. »

Félix Besson dit Tonio, entre dans la résistance au sein des FTP, dans la région de Dijon. Il dirige un groupe de maquisards qui se réfugie, début 1944 en forêt de Foncegrive. Le 21 avril 1944, le maquis est attaqué par une unité spéciale de GMR [Groupes Mobiles de Réserve, créés en avril 1941, par le gouvernement de Vichy], composée de volontaires pour lutter contre les maquis. Les jambes brisées par une rafale de mitraillette dès le début de l’attaque, il donne ses ordres en actionnant son fusil-mitrailleur.

« Submergés par le nombre à un contre dix, ils durent bientôt se rendre en pensant qu’avec des français il serait possible de discuter. Félix Besson qui ne voulait pas tomber aux mains de mercenaires français se tira une balle dans la tête non sans avoir tenter de parlementer. »

Robert Greusard et plusieurs de ses camarades furent arrêtés. Transférés à Besançon et condamnés à mort, le 19 mai, par une cour martiale de la Milice, après une parodie de procès. Ils seront fusillés aussitôt à la Butte de Besançon par un peloton français dans des conditions atroces. Les cinq autres seront déportés: un seul reviendra d'Allemagne.

Selon sa biographie parue dans Le Maitron, « Un rapport de la brigade de gendarmerie de Selongey en date du 28 octobre 1946 signalait que le procès verbal n° 164 du 21 avril 1944, relatif au suicide de Félix Besson et établi par la brigade de Selongey, n’avait pu être retrouvé dans les archives à la Libération. »

Felix Besson sera enterré clandestinement, sur ordre allemand, au cimetière de Lux (Saône-et-Loire).

L'abbé Vaxillaire, curé de Selongey (Côte-d'Or), soupçonné d’avoir dénoncé le maquis, fut condamné en 1947, à vingt ans de travaux forcés par la Cour de justice de Dijon, jugement cassé pour vice de forme, pour finalement bénéficier d’un non-lieu par le Tribunal Militaire de Paris.

Une cérémonie du souvenir en hommage au maquis de Foncegrive et à ses maquisards est célébrée chaque 8 mai, devant la stèle, Route de Cussey les Forges à Foncegrive.

Sources

AVER MRN, archives de l'AVER, carton n°28 bis) - RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 3. D 369, Op. 6. D. 1044)- Lettre (archives famille Colombier) https://maitron.fr/spip.php?article137199 -http://www.museedelaresistanceenligne.org/musee/doc/pdf/ressource_source/192.pdf - https://www.bienpublic.com/edition-tille-vingeanne/2018/05/09/un-devoir-de-memoire-en-hommage-aux-maquisards-morts-pour-la-france - https://www.lemonde.fr/archives/article/1947/04/17/le-proces-de-l-abbe-vaxillaire-evoquera-un-drame-de-la-resistance-en-cote-d-or_1885473_1819218.html- https://www.lemonde.fr/archives/article/1947/04/19/le-cas-de-l-abbe-vaxillaire-accuse-d-avoir-denonce-des-maquisards_1886776_1819218.html