CARIO Henri

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Henri Cario est né le 22 août 1911 à Scaër (Finistère).

Après des études primaires, il effectue son service militaire en 1932 au 4e Régiment d’Infanterie de Saint-Brieuc et obtient le grade de caporal.

Employé comme chef de service à la cave et aux poissons à la Maison Prunier, avenue Victor Hugo à Paris, il travaille ensuite comme imprimeur à « l’imprimerie du petit journal » à Paris où il perçoit 1600 francs par mois. Il précise qu’il « sait conduire toutes les voitures ».

Lors de la manifestation du 12 février 1934 à la République contre l’attentat fasciste de la Concorde, il est arrêté par la police et relâché. En juin 1936, il participe aux manifestations et mouvements de grève et adhère à la CGT, syndicat du livre et du papier carton. En septembre 1937, il devient membre du Secours Populaire de France, section des Quinze-Vingt, 134, rue de Charenton Paris (12e).

« Influencé par les événements de février 1936, par l’action du parti [communiste] à la formation du Front Populaire et sa conduite vis-à-vis de l’Espagne républicaine », il adhère au PCF en septembre 1936 à Paris. En octobre 1937, il devient secrétaire de cellule à Paris 12e et membre du comité de section, en charge de l’organisation et de la propagande. Lecteur de la presse communiste, l’Humanité, Les cahiers du bolchevisme, La correspondance internationale, Le manifeste du parti communiste, La maladie infantile du communisme, il suit en 1937, pendant 3 mois les cours de section du PCF.

Marié, il est domicilié 158, faubourg Saint Antoine Paris. (Seine)

L’Espagne

Après avoir franchi illégalement la frontière « à pieds, par la montagne » (voir article Passage clandestin des Pyrénées) avec un groupe de 57 volontaires, Henri Cario rejoint Figueras, via Massanet, le 3 mars 1938, « pour combattre le fascisme ».

Affecté comme fourrier à la 2e compagnie du 2e Bataillon Vaillant-Couturier de la 14e BI, il prend part à la bataille de Caspe (voir Offensive franquiste d’Aragon), à la Bataille de l’Ebre du 6 avril 1938 au 9 septembre 1938.

Blessé à la hanche gauche par une balle explosive devant Gandesa, le 9 septembre 1938, à l’attaque d’une crête de la cote 356, il est hospitalisé à l’hôpital n°9 de Barcelone pendant 18 jours puis à Mataro jusqu’au 13 novembre 1938.

En juin 1938, il adhère au SRI (voir article Solidarité).

Sur le front de Tortosa, le 7 juillet 1938, il rédige sa biographie de militant pour son adhésion au PCE.

Sur le formulaire de rapatriement daté du 13 novembre 1938 à Tortosa, Henri Cario donne son avis sur les 13 points du gouvernement Negrin

« je suis totalement d’accord avec le gouvernement sur ses 13 points car elle [cette politique] a permis de renforcer la défense du pays et de rassembler toute les masses laborieuse pour chasser l’invasion étrangère et sauver la démocratie ».

Pour lui « le front populaire est le seul qui en ce moment donnera au pays une liberté d’action et un bien être auquel tous les espagnols aspirent »

Il pense aussi que « Les brigades internationales ont été par la direction du camarade Marty les unités qui ont donnés les 1er la possibilité au gouvernement d’Espagne de former l’armée qu’elle possède aujourd’hui ».

A la question « qu’as-tu appris en particulier dans le domaine politique ou militaire depuis que tu es en Espagne ? », il répond :

« Dans la politique j’ai compris la valeur de l’unité dans la lutte que nous menons contre le fascisme. Aussi rentré dans mon pays je mettrai tous mes possibilités au service de la classe ouvrière pour défendre nos droits et faire l’unité la plus grande pour le triomphe de mon idéal ».

Le rapport du commissaire politique Dubois, qualifie Henri Cario de « bon soldat, courageux, très dévoué, [ayant une] bonne formation politique. [C’est un] très bon camarade sur lequel on peut compter ». Celui de Lucien BIGOURET (voir la biographie de ce volontaire) du 21 octobre 1938 est élogieux, son activité de militant est jugée exemplaire et sa conduite irréprochable.

Le commissaire politique Lavogade confirme le 20 novembre 1938 qu’Henri Cario « a accompli sa tache avec le maximum de rendement, toujours sur la brèche, pour que soit réalisé un bon travail d’organisation » et que « les camarades le considèrent comme un camarade sur lequel on peut compter en toutes occasions avec certitude ».

Henri Cario est rapatrié à Paris, le 18 décembre 1938, pour rejoindre sa famille.

Ce volontaire figure dans l’inventaire général des cartothèques du 5 mai 1938 sous le n° 742 assorti de l’observation MBAO (voir BAO)

La Résistance

Résistant, Henri Cario « monta à son domicile une imprimerie pour le Parti Communiste et le Front national. Interné au camp de Choisel, il a été fusillé comme otage par les allemands, le 23 avril 1942, en représailles aux attentats du 8 avril 1942 à Paris ». (Les fusillés p. 343)

Henri Cario est répertorié sur la liste des résistantes et résistants, homologuée RIF (Résistance Intérieure Française) et DIR (Déportés et Internés Résistants) publiée par le Service Historique de la Défense, dossier administratif référencé GR 16 P 106654.

Sources

RGASPI (BDIC, Mfm 880/8, 545.6.1110) et (Moscou, F. 545. Op. 6. D.1042, D. 1043).

Service historique du Ministère de la Défense.

Skoutelsky, Rémy, L’espoir guidait leurs pas, Grasset, Paris, 1998 p. 305.

Claude Pennetier, Jean-Pierre Besse, Thomas Pouty et Delphine Leneveu, Les fusillés (1940-1944) Editions de l’Atelier, Ivry-sur-Seine 2015.

Site Internet http://www.amicale-chateaubriant.fr/