LAVERGNE Georges

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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(1906-1981)

Georges Lavergne est né le 21 avril 1906 à Loriol (Drôme) de Casimir, négociant, et de Marie Haon.

En 1934, il était membre des jeunesses socialistes de Loriol et sportif renommé. Finaliste du championnat de France du 110 mètres haies, et recordman des Alpes en saut à la perche, il est envoyé en juillet 1936 aux Olympiades Populaires de Barcelone.

La même année, il adhère au PCF de Loriol.

Il parlait Espagnol et Italien.

L'Espagne

Il retourne en Espagne le 9 octobre 1936, arrivé à Barcelone, il s'engage dans la colonne Libertad à la caserne Carlos Marx.

Blessé sur le front de Madrid le 17 décembre, il est hospitalisé à San Martin de las Rosas.

Fin décembre, il est envoyé en convalescence à Lyon par le docteur Margot. Une fois rétabli, il participe à de nombreuses réunions publiques organisées par le PCF dans la Drôme, l'Ardèche et le Vaucluse au cours desquelles il parle en faveur de la République espagnole et contre la non-intervention.

Il gagne ensuite la région Parisienne où il est employé à la Mairie de Clamart (Seine) jusqu'au 19 novembre 1937.

Il retourne illégalement en Espagne (voir l'article Passage clandestin des Pyrénées) et arrive à Figueras, via Espolla, le 22 décembre 1937,.

Affecté à Almansa au 3e Groupe d'Artillerie, Batterie Rigaud, il est nommé caporal, et assure l'intendance de sa batterie.

Le 3 mai 1938 sur le front de Grenade, sa batterie est prise sous un violent bombardement qui coûte la vie à quatre brigadistes et en blesse treize autres. Cet événement cause une forte dissension dans le groupe. Georges Lavergne ayant beaucoup d'ascendant sur ses camarades, il est suspecté d'avoir fomenté un mouvement de révolte contre le commandement.

Un rapport daté du 12 janvier 1939 signé André CREUS et Pierre GREHANT (voir les biographies de ces volontaires) et adressé au commissaire politique de l'hôpital n° 11 de Denia relate ces faits :

«  Le camarade est arrivé à la base d'Almansa les derniers jours de décembre 37. Il quitta la base le 16 janvier 1938 avec le 3e groupe d'artillerie lourde. Cependant tous les premiers temps il a eu une conduite exemplaire qui valut la confiance de tous. Il fut nommé intendant de sa batterie et remplit honnêtement sa fonction.

Apparaissant cultivé et parlant fort bien, il gagna vite beaucoup d'influence sur tous ses camarades.

Lorsque la batterie fut en position sur le front de Grenade, sans qu’aucun incident ne se soit jamais produit, il commence un travail systématique de l'autorité et de la discipline. Il poursuivit ce travail avec beaucoup de conscience d'intelligence et d'adresse, et réussit à grouper autour de lui, en plus de ses amis ordinaires, tous les mécontents et même certains bons camarades.

Le 3 mai 1938, notre batterie subit un bombardement violent qui couta la vie à quatre camarades et fit 13 blessés. Elle eut du mal à se remettre de cette épreuve.

Le camarade choisit les jours qui suivirent pour déclencher l'opposition ouverte contre le commandement. La batterie se trouva complètement désorganisée pendant deux jours et l'ordre ne fut rétabli qu'après l'expulsion de cinq camarades.

Lavergne fut longuement interrogé par le commandement du groupe. On n'a pas pu établir s'il avait agi sur sa propre initiative ou d'après les ordres d'une organisation Trotkiste. En hiver 38-39, à l'hôpital militaire de Denia, il parla de certains camarades responsables du parti dans notre batterie (LT.Kellmer etc.) en des termes qui font surtout pencher pour la deuxième hypothèse, d'autant plus qu'il n'avait eu aucune raison spéciale de se plaindre de ces camarades ».

Georges Lavergne est noté comme un « très bon antifasciste » « Très intelligent, tendances Trotskistes ». Il se recommandait du Julien Racamond, membre du Bureau confédéral de la CGTU puis de la CGT à la fusion des deux centrales et membre du Bureau politique du PCF. Ce qui semble bien loin des « tendances trotskistes » dont il est accusé. Peut-être avait-il eu le tort de critiquer un peu trop ce qui n’allait pas dans sa batterie. Cela était suffisant pour être accusé, par certains commissaires politiques, d’avoir des « tendances Trotskistes ».

Il est rapatrié le 23 janvier 1939.

Georges Lavergne décède le 11 juillet 1981 à Montélimar (Drôme).

Sources

RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 31. D. 1044 et D. 1267)