TAISSIDRE Albert

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Albert Taissidre a vu le jour le 24 avril 1911 à Ally dans le Cantal. Ses parents, catholiques, étaient commerçants. Son père a été fait prisonnier de guerre en 1917.

Il était titulaire du Certificat d’Études primaires.

Entre 1934 et 1935, il a effectué un an de service militaire, comme soldat de 2ème classe, mobilisé au 39e régiment d’Infanterie à Rouen (Seine-Inférieure).

Membre de la CGT et de la FSGT à partir de juin 1933, il était secrétaire de la section des jeunes du syndicat des cuisiniers de la région parisienne. Il était également affilié à la FSI.

Sympathisant de la SFIO à partir de 1931, il devient militant à compter de juin 1933 section du 9e arrondissement de Paris. Il a été secrétaire adjoint de section et secrétaire des Jeunesses socialistes pendant 2 ans.

Membre de l’Institut ouvrier supérieur de la CGT et de la FSGT, il a suivi pendant 3 ans, de 1933 à 1936, les cours d’économie politique dispensés par le parti. Il lisait L’Humanité, les œuvres de Marx, Engels, les œuvres complètes de Jean Jaurès, celles de Lafargue ou de Jules Guesde. Il s’intéressait surtout aux questions de politique et d’économie.

C’est en 1935 qu’il a commencé à s’intéresser au mouvement prolétaire, grâce à des lectures personnelles et à la fréquentation de camarades. Auparavant, il avait participé aux grèves de juin 1934.

Albert Taissidre parlait et écrivait l’espagnol.

Avant son départ pour l’Espagne, il était célibataire et résidait 28, rue Beaurepaire dans le 10e arrondissement de Paris. Il travaillait comme cuisinier dans un restaurant de la rue de Berry.

L’Espagne

Albert Taissidre fait partie du convoi du Mouvement Paix et liberté qui arrive en Espagne le 30 novembre 1936.

Il est affecté au service sanitaire de l’état-major à l’auto-chirurgicale n° 1. Le 28 décembre 1936, il participe avec le service sanitaire aux combats pour la Défense de Madrid.

Il est affecté au train de combat de la 11e BI (1ère Compagnie du 2e Bataillon) du 5 mars au 9 septembre 1937 sur les fronts de Guadalajara (mars 1937), Brunete (juillet 1937), Quinto et Belchite (Offensive républicaine sur Saragosse, août 1937).

Le 15 septembre 1937, il se trouve à Albacete. Entre le 15 septembre et le 6 novembre, il est cuisinier à Villanueva de la Jara.

De mai à septembre 1938, il est à la 14e BI. Blessé sur l’Ebre, le 10 mai, dans un bombardement au km 193, il sera hospitalisé. Rétabli, à son retour de convalescence, il est affecté le 11 juin, aux cuisines de la 1e Compagnie du Bataillon Vaillant-Couturier de la 14e BI. Il participe aux combats pour le Passage de l'Ebre comme chargeur de fusil-mitrailleur.

En Espagne, il a adhéré au Secours rouge (voir article Solidarité) à Villanueva de la Jara en septembre 1937, et au PCE en juillet 1938.

Il dit avoir été puni le 5 mars 1937 car considéré comme « indiscipliné et élément politique douteux » sans jamais avoir pu connaître le motif. Il pense qu’il devait « gêner une personne et a profité de sa situation pour m’éliminer de ce service. » Il indique avoir « demandé la révision de ce rapport aux commissaires politiques, en particulier à Maurice Lampe. Réponse : rapports perdus ». (voir l’article Sanctions).

Lucien BIGOURET, responsable du Parti pour la brigade, indique que c’était un « bon soldat », « sérieux et discipliné ». Il précise qu’« il a adhéré au PC en Espagne, venant du Parti Socialiste où il était secrétaire de Jeunesse. Très intéressé par les questions politiques, il fait des efforts pour s’instruire. Son activité de militant du parti, du mois de juillet (date d’adhésion) jusqu’au mois de septembre 1938 a [toutefois] été nulle. »

Interrogé sur son opinion concernant les 13 points du Gouvernement d’union nationale de Negrin, il indique qu’« : ils installaient la meilleure situation et direction politique de la République Espagnole ». S’agissant de la politique de front populaire, il précise que son seul regret est qu’elle « n’ait été comprise et appliquée plus tôt », parce que c’est une bonne politique qui « Forme l’union, d’un peuple contre les envahisseurs lorsqu’un parti, ou une fraction de la classe ouvrière et paysanne n’y peut suffire. »

En Espagne, Albert Taissidre retient avoir appris « le maniement des armes automatiques et surtout la connaissance des camarades, leurs défauts et qualités »

Sources

RGASPI (Moscou F.545 Op.6. D.35 et D.1415 et 1417) - Mabille, Léon, Cinq semaines en Espagne avec le Bataillon Henri Barbusse, édité par le Mouvement Populaire « Paix et Liberté ».