DESTOUCHES Gilbert Jean : Différence entre versions
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Gilbert Destouches est né le 10 janvier 1909 dans le 5<sup>e</sup> arrondissement de Paris au 330, rue Saint-Jacques. Son père Ernest était cartouchier dans la métallurgie. Il est mort en 1929 des suites de la guerre 14-18. Sa mère, Rachel Morin travaillait dans une fabrique de conserves. Ses parents étaient sans affiliation politique. | Gilbert Destouches est né le 10 janvier 1909 dans le 5<sup>e</sup> arrondissement de Paris au 330, rue Saint-Jacques. Son père Ernest était cartouchier dans la métallurgie. Il est mort en 1929 des suites de la guerre 14-18. Sa mère, Rachel Morin travaillait dans une fabrique de conserves. Ses parents étaient sans affiliation politique. |
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Gilbert Destouches est né le 10 janvier 1909 dans le 5e arrondissement de Paris au 330, rue Saint-Jacques. Son père Ernest était cartouchier dans la métallurgie. Il est mort en 1929 des suites de la guerre 14-18. Sa mère, Rachel Morin travaillait dans une fabrique de conserves. Ses parents étaient sans affiliation politique. Gilbert passa son enfance à Sèvres (Seine-et-Oise). Après avoir obtenu son certificat d'études et suivi une année de cours complémentaire, il commença à travailler à 13 ans. Il apprendra le métier de typographe à l'imprimerie de Vaugirard dans le 15 e arrondissement de Paris. En 1929, il adhéra à la CGTU section du Livre parisien et travaillera dans différentes entreprises avant d'être embauché en 1932 à l'Imprimerie Nationale, où il occupa l'emploi de clicheur. Il adhéra alors au Comité Amsterdam-Pleyel et au comité antifasciste du Livre, et participa activement durant les années 1933-1934 aux mouvements antifascistes à l'appel du PCF et du Secours rouge. Dans son entreprise, il constitua un comité du mouvement Amsterdam-Pleyel. En 1935 il adhéra au PCF et milita dans le 15e arrondissement de Paris au comité de Rayon, au bureau de section et fut secrétaire adjoint de la cellule de l'Imprimerie Nationale. Il suivit les cours de l'Université Ouvrière de la maison des Syndicats de Paris située rue de la Grange-aux-Belles (10e). Il était adhérent au comité d'aide à l'Espagne du 15earrondissement et de celui de Sèvres, ville où il résidait chez sa mère. Il était alors célibataire. Suite à des discussions avec ses camarades antifascistes du Livre CGT, et à l'appel du PCF, il se décida à aller aider la république Espagnole parce qu’"avec l'avènement d'Hitler au pouvoir, la répression en Allemagne, je comprenais que la non intervention après le coup de force fasciste de Franco, puis l'aide d'Hitler et de Mussolini, celle-ci représentait une grave menace pour la France, et qu'il fallait aider le peuple Espagnol en lutte contre le fascisme international, que notre sort était lié à cette lutte. C'était donc un engagement conscient pour une juste cause".
Sommaire
L'Espagne
Son départ pour l'Espagne a lieu le 18 novembre 1936 à la Gare d’Austerlitz avec plusieurs centaines de volontaires, dont une cinquantaine d'Ivryens et de nombreux ouvriers du bâtiment et de la métallurgie. Les volontaires avaient pris des noms d’emprunt espagnols pour passer la frontière, le sien était Teófilo Lunas. Après avoir été dirigé sur Albacete, il est affecté dans un premier temps à la garde de l'Etat-Major des Brigades Internationales puis il suit les cours d'officiers. Début février 1937, il est affecté à la 13e BI et intègre le Bataillon Henri Vuillemin. Il part pour le front de Grenade (Motril) et se bat sur le front de Cordoue (combats de Pozoblanco, Valsequillo, Blazquez, La Granjuela, mars-avril 1937) et Brunete (juillet 1937). Il est nommé sergent le 4 mars 1937 à la 3e Compagnie de ce bataillon puis lieutenant, chef de section dans la même Compagnie en mai. C'est lors de la bataille de Brunete qu'il est blessé par des éclats derrière la nuque. Opéré une première fois en Espagne à l'hôpital anglais de Huete, il est rapatrié fin 1937 par l'ambassade de France à Barcelone. Il sera de nouveau opéré en France à la clinique Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris (5e), puis à l'hôpital de la Pitié.
Le Retour
Une fois rétabli, il reprend contact avec ses camarades du parti. Il participe à des réunions pour l'envoi d'autres volontaires et prend part au comité d'aide à l'Espagne républicaine situé dans le 15e arrondissement de Paris. Dans le questionnaire qu'il remplira en 1983, il indiquera se souvenir que " fin 1937 je crois encore, ainsi que mon entourage, à la victoire de la République espagnole". Convoqué afin d'effectuer une période militaire de réserviste, il est renvoyé au bout de 2 jours vu son état physique. Il se retrouve chômeur, le directeur de l'Imprimerie Nationale lui refusant de le réembaucher. Durant cette période, il déclare avoir été aidé par ses camarades de l'Imprimerie Nationale, par son syndicat et la « Casa d'Espagne ». Il est finalement recruté, fin 1938, comme permanent auprès du comité central du PCF. Il écrit quelques articles sur son expérience dans les Brigades en Espagne dans "L'hebdo" journal du PCF de Sèvres et de Chaville, et "L'Observatoire" de Meudon. Gilbert Destouches est mobilisé en 1939 et rejoint le 20e Régiment du Train à Nancy en qualité de responsable du ravitaillement en essence et de l'entretien des véhicules du QG de la 5e Armée. Replié après juin 1940 sur Saint-Flour (Cantal), il est démobilisé le 7 août 1940.
La Résistance
C'est à Sèvres, qu'il retrouve la liaison avec des militants communistes organisés. Il participe à la diffusion de "L'Humanité clandestine", de "La Vie Ouvrière" et à l’approvisionnement en papier pour l'impression. Gilbert est arrêté le matin du 23 novembre 1940 sur dénonciation, interné au camp d'Aincourt (Seine-et-Oise), puis à Romainville et Compiègne (Oise). Il est libéré fin avril 1942 et gagne Tonnerre (Yonne) où se trouve un camarade connu à Aincourt. Il se fait embaucher comme manoeuvre dans une fromagerie à Saint-Florentin et par l'intermédiaire de républicains espagnols qui y travaillent, il renoue avec le PCF qui lui attribue la responsabilité du secteur de Flogny-La-Chapelle, toujours dans l'Yonne. En 1943 il participe à la formation du Front National dans ce secteur dont il assurera l'organisation de la partie Sud de l'Yonne. En juillet 1944 il devient responsable du Front National pour la Côte-d'Or et du Nord de la Saône-et-Loire. Début septembre 1944 il est nommé vice-président du Comité Départemental de Libération. Il termine le questionnaire rempli en 1983 par cette phrase: "On ne peut oublier, et combien l'histoire nous a donné raison, qu'en défendant l'Espagne, nous défendions la France". Gilbert se marie en 1946, et sera père de deux enfants. Il reprit son action de militant communiste et résida en 1954 à Ivry où il fut secrétaire de cellule, membre de l'AVER et secrétaire général du CISE (Centre d'Information et de Solidarité à l'Espagne). Elu conseiller municipal à partir de 1959, il fut adjoint au maire de 1969 à 1974. Gilbert Destouches est répertorié sur la liste des résistantes et résistants, homologués RIF, dossier administratif référencé GP 16 P 181173, publiée par le Service Historique du Ministère de la Défense.
Il décède le 5 avril 2005 au Kremlin-Bicêtre (Val de Marne).
Sources
AVER (MRN, Champigny-sur-Marne, archives de l’AVER, carton n° 91), renseignements donnés par l'intéressé en 1983 sur un questionnaire établi par Paloma Fernandez - RGASPI (Moscou, F.545. Op.3.D. 263) - RGASPI (Moscou, F.545. Op.6. D. 1038 et 1157) - Archives Départementales de Paris, acte de naissance cote 5N231 n° 99 du 13 janvier 1909 - Rémi Skoutelsky, ‘‘L’espoir guidait leurs pas’’, Grasset, Paris, 1998 Pages 148, 172 et 177 - Service Historique du Ministère de la Défense - https://maitron.fr/spip.php?article22566 - Publication mairie d’Ivry.