GRZYWACZ Szlama
Szlama (ou Shloime) GRZYWACZ est né le 8 décembre 1910, à Wolomim Dobra (Pologne). Cordonnier de profession, il était membre du Parti Communiste de Pologne depuis 1926, venant des Jeunesses Communistes. Il a été membre du comité du Parti de sa localité. Arrêté deux fois en 1930, il a été jugé l’année suivante par le tribunal en tant que membre du Parti et condamné à 5 ans de prison. Dans le parti polonais, il a été membre de l’opposition jusqu’en 1928. Une note manuscrite, en marge de sa biographie, précise : « Il appartenait à la "minorité". » Il est libéré en 1935. Il émigre en France en 1936 (ou 1937) où il est hébergé par la famille d’Henri Krasucki, le futur dirigeant de la CGT.
Sommaire
L’Espagne
Il arrive en Espagne en décembre 1937. Il est affecté au 50 e Bataillon de la 13 e BI. Il participe aux combats de Lerida et de Caspe. En 1938, il devient membre du PCE. En novembre 1938, il était à l’hôpital de Farnes de la Selva. Aucune précision sur la raison de son hospitalisation : maladie ou blessure ? Les renseignements sur son activité en Espagne sont bons. En tant que téléphoniste, il a accompli sa tâche. Il est considéré comme « un activiste, au point de vue politique mais qui ne jouit pas de toute son autorité à cause du fait que sa conduite personnelle n’est pas toujours régulière. Notre commission l’a signalé au PC polonais comme un bon camarade qu’il faut aider ». 5.6.40 – Edo
Le Retour
A son retour en France en 1939, il est interné au camp d’Argelès-sur-Mer [[Camp de concentration d’Argelès-sur-Mer]] puis à celui de Gurs. Il s’en évade en 1940 et monte à Paris.
La Résistance
Il participe à la reconstitution du Parti Communiste et organise la Résistance chez les ouvriers juifs de la fourrure. Il rejoint les FTP et participe à plusieurs attentats. En août 1942, il entre au 2 e détachement FTP-MOI (matricule 10157) et fait partie du groupe Manouchian. Il continue les attentats : une grenade lancée dans la cave de l’immeuble occupé par le Parizer Zeitung et une bombe incendiaire jetée sur un camion allemand. Le 29 novembre 1943, il est arrêté par la police française, interné à Fresnes (Seine) puis remis à la Gestapo. Il subit d’atroces tortures en raison de son rôle de combattant en Espagne républicaine puis de franc-tireur en France. Son « procès » devant un tribunal allemand, le 15 février 1944, se traduit par sa condamnation à
mort pour deux attentats. Il est fusillé avec le groupe Manouchian le 21, au fort du Mont-Valérien à Suresnes (Seine). Il avait 33 ans. D’abord inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine dans le carré des fusillés, il aurait été transféré au cimetière du Père-Lachaise à Paris à une date non connue La médaille de la Résistance lui est décernée par décret du 31 mars 1947 à titre posthume (JO du 26 juillet 1947). C’est seulement en février 2023 qu’il est reconnu « mort pour la France » étant ainsi le dernier du groupe Manouchian à obtenir cette reconnaissance. Son nom, accompagné de sa photo, figure sur l’ « Affiche Rouge » ainsi que sur des plaques et monuments à Paris, Suresnes, Le Blanc-Mesnil, Ivry-sur-Seine, Marseille, Valence, Vaulx-en-Velin, commémorant le groupe Manouchian.
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545 . Op. 6. D. 636. 637. 638. 647 et 659) – Mémorial GenWeb n° 6783250 – Site des fusillés du Mont-Valérien – Maitron des fusillés – SHD de Vincennes –