MARTINEZ DIAZ Manuel

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Manuel Martinez Diaz est né le 17 juillet 1914 à Saint Germain en Lay, de Manuel et de Felicidad Diaz.

Elevé dans une famille avec une forte conscience politique -- son père était sympathisant communiste, sa mère faisait partie d’une association de « femmes antifascistes », ses trois sœurs étaient membres de l’Union des Jeunes Filles de France, pionnier lui-même de 1924 à 1927- il a été attiré très tôt par la politique :

« Desde niño cuando mi padre leía los periódicos y libros marxistas “ (dès l’enfance quand mon père lisait les journaux et les livres marxistes.) précise-t-il dans sa notice biographique pour adhérer au PCE.

Il était titulaire du brevet élémentaire.

Employé de bureau, il avait travaillé à la fabrique de jouets « Fils de Nestor Cler » et chez « Lancelle et Lefebvre ». Il avait connu des périodes de chômage en 1933 (de février à décembre) et de novembre 1934 à octobre 1935, car comme le souligne Natacha Lillo, « à partir de 1931 et surtout de 1932, l’onde de choc de la crise frappa de plein fouet les industries de la banlieue nord, entraînant des licenciements massifs qui touchèrent souvent en priorité les ouvriers d’origine étrangère. » (op cité, p 86)

Membre du PCF, il avait suivi une école du PCF et lisait L’Humanité, Les Cahiers du Bolchévisme, Russie d’Aujourd’hui. Parmi ses lectures politique, il cite le Manifeste du Parti Communiste et La Maladie infantile du Communisme de Lénine. Il s’intéressait particulièrement à la politique internationale et à la « contradiction capitaliste ».

Célibataire, il demeurait à la Plaine-Saint-Denis (Seine).

L’Espagne

Il arrive le 3 octobre 1936 « por mediacion de amigos del Partido - en tren y a pie a traves la frontera - [para] luchar contra el fascismo » (par l’intermédiaire d’amis du Parti - en train, puis à pied – à travers la frontière pour lutter contre le fascisme »).

Il va intégrer le Bataillon Commune de Paris de la 11e BI jusqu’en avril 1937, date à laquelle le Bataillon est affecté à la 14e BI.

En avril 1938, avant de participer à la Bataille de l’Ebre, il était instructeur et interprète à l’école des sous-officiers du CRIM de Cambrils.

Dans ses deux autobiographies, il cite les combats de la Ciudad Universitaria, de la Casa de Campo, du Jarama (Le front du Jarama), de Guadalajara, de Balsain (Offensive républicaine sur Ségovie, de Valdemorillo, de l'Ebre.

Blessé par des éclats d’obus sur Le front du Jarama le 13 février 1937, il sera hospitalisé à l’Hôpital San Carlos de Madrid. Il sera, de nouveau blessé à un bras lors d’un des combats de la Bataille de l’Ebre.

Après le retrait des BI, en septembre 1938, il continuera à se battre dans des unités espagnoles jusqu’à la Retirada de février 1939. Il est alors interné au Camp de concentration d'Argelès-sur-Mer. Bien que résidant et travaillant en France avant son engagement (conditions nécessaires pour éviter l’internement), « un de ses beaux-frères français, descendu spécialement à Argelès, eut ainsi toutes les peines du monde à faire sortir cet ancien interbrigadiste, pourtant né à Saint-Germain-en-Lay et ayant toujours vécu et travaillé à la Plaine avant son engagement. » (Natacha Lillo, 100)

Son fils, Philippe Martinez, poursuivant l’engagement de son père, sera secrétaire général de la CGT de février 2005 à mars 2023.

Sources

RGASPI (Moscou, F. 545. Op.3. D.695 et Op.6 D. 1161.) – Lillo, Natacha, La petite Espagne de la Plaine-Saint-Denis 1900-1980, Editions Autrement, 2004.